L’entorse de cheville

L’entorse latérale de cheville : quand le pied se tord vers l’intérieur
Un faux pas, un appui instable, une marche ratée… et voilà le retour douloureux vers le sol. L’entorse latérale de cheville est un accident fréquent, particulièrement chez les sportifs — mais elle peut aussi survenir dans la vie quotidienne. Comprendre ce qui se passe, reconnaître les signes, et agir au bon moment font toute la différence dans la récupération.
Mécanisme de l'entorse
La plupart du temps, le mécanisme est simple : votre pied “bascule” en inversion (vers l’intérieur) alors que l’avant-pied reste bloqué ou que le sol est irrégulier. Ce mouvement sollicite les ligaments latéraux externes de la cheville — notamment le ligament talofibulaire antérieur (LTA) et le ligament calcanéofibulaire (LCF).
Selon l’intensité du traumatisme, les fibres ligamentaires peuvent être simplement étirées, partiellement rompues ou totalement déchirées. Le résultat : douleur, œdème, boiterie et parfois une instabilité de la cheville.
Un traumatisme fréquent mais toujours grave
Après l’entorse, les symptômes classiques sont :
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Une douleur sur le versant externe de la cheville, immédiatement ou dans les heures suivant le traumatisme.
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Un gonflement progressif accompagnant la douleur.
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Une ecchymose (bleu-noirâtre) qui peut apparaître dans les 24 à 48 heures.
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Une difficulté à poser le pied, voire une incapacité selon la gravité.
Si, au moment du traumatisme, vous avez entendu un craquement ou ressenti un “déclic”, cela évoque une atteinte plus grave. Et si la douleur vous oblige à boiter lourdement ou vous empêche de marcher, c’est le signal qu’un bilan plus poussé s’impose.
Souvent une imagerie est nécessaie
Le diagnostic est avant tout clinique et repose sur l’examen de la cheville.
Lorsque l’on soupçonne une fracture ou une lésion osseuse associée (douleur osseuse localisée, incapacité à poser le pied) : il faut faire une radiographie !
L’os du tibia et de la fibula (péroné) sont bien visibles et une fracture est aisément retrouvée. De temps à autre, le ligament latéral de la cheville se rompt au niveau de son point d’accrochage sur la fibula. A cet emplacement, on peut constater un petit arrachement osseux.
L’échographie n’est pas indispensable, mais bien souvent elle permet de préciser l’atteinte ligamentaire et d’identifier d’autres lésions des tissus mous (tendons, rétinaculums..) ce qui aide à guider la prise en charge et la rééducation ensuite.
Une chevillère ou une botte de marche peut être prescrite
Pour permettre la cicatrisation de la du ligament, il faut éviter tout tiraillement intempestif.
Quand la rupture du ligament est complète, un plâtre ou une botte rigide peuvent être utiles. Cette immobilisation doit être conservée 1 à 2 semaines.
Lorsque l’entorse est de gravité moyenne, une chevillère rigide est conseillée pendant 2 à 3 semaines. Cette chevillère présente des renforts sur le côté qui soutiennent la cheville latéralement ; cependant, les mouvements de flexion / extension sont possibles. Les muscles de la jambe peuvent continuer à travailler et ne perdent pas trop de force.
L a rééducation est la clé!
♦ Les premières 72 heures on applique le “RICE”. L’objectif initial est de maîtriser la douleur, de limiter le gonflement et de stabiliser la cheville le temps que la phase de cicatrisation commence.
- R= Repos relatif, limiter la marche
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I = Ice (glace) : plusieurs applications de 10 à 15 minutes par jour, sans appliquer directement sur la peau.
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C= Compression légère (bandage élastique, chaussette de contention) pour limiter l’œdème.
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E= Élévation du membre pour favoriser le retour veineux.
Des antalgiques peuvent être prescrits selon la douleur, en revanche les anti-inflammatoires sont à éviter les premiers jours.
♦ Dès que la douleur le permet (quelques jours après le traumatisme), la rééducation doit démarrer :
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Mobilisations douces et progressives, d’abord passives, puis actives, pour retrouver l’amplitude articulaire.
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Renforcement musculaire ciblé, notamment des muscles stabilisateurs de la cheville (péroniers, tibial antérieur, etc.).
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Exercices proprioceptifs / d’équilibre : travail sur une jambe, planches, support instable, etc.
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Charge et appui progressifs : reprendre la marche graduellement, selon la tolérance à la douleur.
N’oubliez pas de garder la forme !
Rapidement, vous pouvez faire du vélo ou de la natation. En pédalant ou en nageant, la cheville et les muscles de la jambe entretiennent leur force et leur mobilité sans malmener le ligament latéral.


